Carnet de route

Week-end escalade à Baume les Dames
Sortie : Escalade - Céüse du 02/06/2011
Le 02/06/2011 par Mathieu Vaisse
Sortie à Baume les Dames, les 2 et 3 juin 2011
Déception :
Mardi soir, J-2 avant notre sortie à Céüse. La météo change, une perturbation est annoncée, elle va balayer le sud de la France d’ici peu de temps. La déception s’installe pour les 8 grimpeurs de Lons ainsi que pour le groupe de Marie Eve qui a réservé un gîte près du camping des Guérins. L’annulation semble inévitable. Le nord paraît épargné par la pluie et les orages ; alors pourquoi pas monter un peu et tenter de grimper 2 jours ainsi qu’arroser les nombreuses performances qui devaient être fêtées comme il se doit à Céüse (on rappelle que chaque nouvelle cotation atteinte, à vue, flash ou après travail se doit d’être arrosée par le grimpeur !). Et là nous avions matière à ne pas annuler….
En 2 petites heures de route, nous voilà au rocher du Quint. Il nous faut bien 2 allers retour chacun pour monter à la falaise tout notre « matériel » …. « Cling cling, cling » chantent certains sacs ! Le pauvre Joseph ne pourra pas se défaire de son mal de dos terrible et cela l’empêchera de grimper.
A l’attaque !
Ça y est, … du rocher partout,… l’effervescence nous gagne et la déception fait face à l’impatience d’en découdre. Les voies d’échauffement se font dans les grandes dalles de 35 mètres à gauche de la Baume, « By night » 5c, « premier pas » 5b/5c et « Uraeus » 6a+, de belles envolées où l’ambiance n’est pas déplaisante ! Cependant, une invitée reptilienne indésirable gêne certains grimpeurs lors de leur progression : on parle d’une bête d’au moins 2 mètres se faufilant dans un mono doigt, d’autres racontent qu’elle aurait déjà bouché le port de Besançon. Nos amis les bêtes sont décidément à l’honneur car quelques minutes plus tard c’est le ventre jaune de service, alias « Nico plein l’dos » qui se fait déféquer sur le dos par un corbeau qui voulait sûrement venger ses nombreuses cousines gallinacés que ce bressan avait ingurgité goulûment. Puis les premières croix tombent déjà : « Piment rouge » 6c à vue pour Mat et Yves et au premier essai pour Max ; une voie courte mais pimentée par de petites prises et des mouvements bien techniques. Bertrand et moi faisons « Horus » le premier 7b+ flash de Beber (donc pour ceux qui ont suivi, que doit on attendre de Beber ? … eh oui !). Ensuite on a de longs et beaux combats dans un 7a de 30 mètres : « Fièvre jaune » qu’Yves et Mat sortiront après travail et que Nico flashera. Après moult essais non concluant dans « I love you Lulu » je jette mes dernières forces de la journée dans un 7c que Nico essaie et que Beber vient de faire au 1er essai. Aidé par un p’tit verre de Macvin je flash « Plus dure sera la chute » et essaie dans la foulée les 5 mouvements au dessus du relais qui font monter la cotation à 8a+. Ce sera pour une autre fois, et la première bouteille de Macvin étant déjà finie en bas (c’était pour fêter le premier 7a de Joseph), je me dis qu’il ne faut pas traîner pour goûter la deuxième ; surtout qu’elle vient du grand père à Beber et Aurélien (pour fêter le premier 8a+ de Beber) et qu’elle s’avérera terrible ! Le mal de dos de Joseph semble s’atténuer.
Les affaires sérieuses commencent !
Suivent deux Saint Véran de Mat et Nico très parfumés et minérales, un chardonnay du grand père de Vernantois (pour arroser les premiers 6b - après travail puis flash - d'Aurélien) qui aurait trompé plus d’une personne en dégustation à l’aveugle comparé à des savagnins ! C’est à partir de ce moment que les mots se sont faits moins compréhensibles, que les rires ne s’expliquaient plus toujours et que certains ont été contraints d’appeler « Assistance !» auprès des plus jeunes qui pour une fois étaient les plus raisonnables ! L’équilibre et la pose de pied légendaire d’un vénérable et irréprochable cafiste - dont nous ne donnerons ici que les initiales pour ne pas le compromettre dans sa tâche difficile de direction des travaux du contournement de Lons :Y.M. - apparu soudainement plus incertain et moins félin ! Joseph n’a presque plus mal au dos.
Puis vint le temps de faire griller les tranches de lard, les saucisses, le petit travers de porc et LA côte de bœuf avec quelques rates qui rissolaient depuis un bon moment au bord du feu. Un petit régal arrosé d’un côte du Rhône Laudun très fruité et rond avec une belle longueur (pour arroser ma première place aux inters régions). On s’est fini avec des bananes flambées accompagnées d’une crème dessert au chocolat, et vu qu’il était déjà 2H30 tout le monde est allé se coucher, abrité de la grande baume, des voies et des étoiles plein la tête et des rêves de futures croix à fêter aussi chaleureusement que ce soir. Joseph ne sent plus son dos. Et personne ne saura dire s’il a ronflé !
Le lendemain matin…
Réveil 8H. Chacun à son rythme, les gestes sont lents, les paroles succinctes, les regards fatigués et le café trop long à chauffer. Joseph a retrouvé son mal de dos. Certains arrivent à se remotiver rapidement (vers 10H quand même! !), d’autres, dont je fais partie, mettent plus de temps pour ranger … Après une soirée comme ça on ne peut pas parier sur une razzia de croix ! Seuls les plus raisonnables (ou les plus endurants ?) seront à la fête et c’est une fois de plus Maxence qui s’illustre en faisant son 2° 7a ! Et au 1° essai s’il vous plaît ! ! ! Bertrand randonnera la même voie rallongée de quelques mètres, ce qui fera monter la cotation d’un petit plus. … Isa et JP, futurs mariés, nous font l’honneur de leur visite, pour que Madame se rappelle aux bons souvenirs du contact avec le caillou et nous donne un aperçu de son titre de « reine des bleues » ! Nos amies les bêtes ne nous ont pas oubliés et la même couleuvre fera encore quelques suées à certaines, alors que notre ami le corbeau jettera cette fois ci son dévolu sur Mat, et en visant mieux car c’est la tête de l’ex dolois que le volatile atteindra de son crachat guttural. Mat ne fut pas en reste pour remettre au goût du jour l’expression « noms d’oiseaux » !
This is the end…
Alors que certains courageux jettent leurs dernières forces dans le 7a « Alle Machen Artifiken », d’autres prennent des forces au soleil pour le retour dans le Jura. Ces essais seront l’occasion de profiter d’un dernier moment où tout le monde encourage, chambre, rigole, et profite de cet instant en groupe où chacun est à sa place, chacun a son mot à dire et chacun se sent enrichi de deux jours simples et conviviaux autour d’une même excuse commune : l’escalade.
Merci à vous d’avoir été là, merci à vous d’avoir fait que ces deux jours ne sont pas restés comme deux jours de « remplacement » de Céüse mais comme deux vrais jours entre copains, et en espérant que l’on puisse avoir la même ambiance et la même réussite à Céüse l’année prochaine …
MAT